Cérémonies

Ensemble Vocal Universitaire de Strasbourg

Depuis un certain nombres d’années, l’EVUS a eu l’honneur de participer à plusieurs cérémonies, actuellement celle dite « de la Plaque ».

Il s’agit de la plaque commémorative posée dans l’entrée du Hall du Palais Universitaire de Strasbourg.

 

Cérémonie de la plaque

Le 1er septembre 1939, Strasbourg est déclarée ville ouverte, c’est l’exil.

L’Université de Strasbourg, avec ses bibliothèques, ses enseignants, ses étudiants, se replie à Clermont-Ferrand. Pendant plus de cinq années, les universités de Strasbourg et de Clermont voient leur sort lié. Étudiants et professeurs organisent un réseau résistant actif, jusqu’à une arrestation massive causée par la trahison de l’un d’entre eux.

Pour honorer la mémoire des victimes de cette rafle du 25 novembre 1943, pour se souvenir et ne pas oublier, les Universités de Clermont et de Strasbourg tiennent une cérémonie de commémoration simultanée, avec dépôt de gerbe devant la plaque commémorative, et deux ou trois discours dont celui du préfet.

A Strasbourg, l’EVUS ouvre cette cérémonie par l’interprétation de l’Hymne à la Nuit, de Jean-Philippe Rameau et la clôture par Au-delà des cèdres, un chant d’origine écossaise (Loch Lomond) adapté par Lallement.

C’est un moment très émouvant mais aussi extrêmement important. En tant que chœur universitaire, l’EVUS représente les générations actuelles et à venir qui doivent faire l’effort de se souvenir car ils n’ont pas connu la seconde guerre mondiale et l’âge finit par avoir raison des forces de la nature que sont les survivants des camps. Et nous représentons également l’Université de Strasbourg qui, vidée de ses étudiants et professeurs intègres a vu son nom sali par des agissements odieux et inhumains.

 

Chanson de l’Université de Strasbourg
par Louis Aragon :

Cathédrale couleur du jour
Prisonnière des Allemands
Tu comptes inlassablement
Les saisons les mois les moments
Ô cathédrale de Strasbourg

Ils étaient partis emportant
Ce que contient une besace
Le souvenir de tes rosaces
Et de cigognes sur l’Alsace
Cela fait un bon bout de temps

Enseigner c’est dire espérance
Étudier fidélité
Ils avaient dans l’adversité
Rouvert leur Université
À Clermont en plein cœur de France

Maîtres du haut savoir ancien
Jeunes gens au regard de juges
Vous préparez dans ce refuge
Les lendemains du grand déluge
Quand Strasbourg reverra les siens

Science longue patience
Mais d’où vient qu’ici tout s’est tu
Les Nazis sont entrés et tuent
La force est leur seule vertu
La mort est leur seule science

Ils dispersent d’un poing de fer
Jusqu’aux cendres de nos foyers
Ils tirent au hasard Voyez
Ce corps sur la chaire ployé
Que faire mes amis que faire

Le massacre des Innocents
Sachez qu’Hérode s’il l’ordonne
C’est peur d’un enfant de madone
Parmi vous qui naît et s’étonne
De la belle couleur du sang

Les fils de Strasbourg qui tombèrent
N’auront pas vainement péri
Si leur sang rouge refleurit
Sur le chemin de la patrie
Et s’y dresse un nouveau Kléber

Des Klébers par le temps présent
Il en est cent il en est mille
Des militaires des civils
Dans nos montagnes et dans nos villes
Des Francs-Tireurs et Partisans

À Strasbourg nous irons ensemble
Ainsi qu’il y a vingt-cinq ans
La victoire est dans notre camp
À Strasbourg dites-vous mais
quand

À Strasbourg, à Prague à Oslo
Trois universités martyres
Regardez-les tandis qu’ils tirent
Sachant déjà qu’ils vont partir
Et que la défaite est leur lot

Regardez-les comme ils faiblissent
Conscients de leur destinée
Les bourreaux sont les condamnés
Nous les chasserons cette année
Malgré leurs chars et leurs complices

Aux armes héros désarmés
Pour Strasbourg la France et le monde
Entendez cette voix profonde
Qui gronde qui gronde qui gronde
Meurent les assassins gammés

Cathédrale couleur du jour
Prisonnière des Allemands
Tu comptes inlassablement
Les saisons les mois les moments
Ô cathédrale de Strasbourg

 

Cérémonie du Struthof

Allemande durant la seconde guerre mondiale, l’Alsace est aujourd’hui la seule région de France qui ait eu, sur son sol, un camp de concentration, le camp de concentration de Natzwiller-Struthof

Ouvert le 1er mai 1941, ce camp de concentration était à la fois un lieu d’industrie pour les nazis, mais aussi un lieu d’expérimentation médicale par des docteurs de l’Université de Strasbourg aux mains des nazis. Pour plus d’information sur ce lieu de mémoire, vous pouvez consulter le site officiel du Struthof.

Généralement le dernier weekend de juin a lieu La cérémonie nationale du Souvenir, qui se déroule sur deux jours : la veillée funèbre puis la cérémonie officielle.

Lors de la cérémonie officielle, encadrée par l’armée française, sont présent notamment les associations de déportés, le préfet, les représentants des quatre cultes, et le ministre en charge des anciens combattants.

 

L’EVUS y a jadis interprété (Mais nous aurons peut -être un jour l’occasion de le faire à nouveau) le Chant des partisans ou Chant de la Libération, créé par Joseph Kessel et Maurice Druon sur une musique d’Anna Marly. Puis nous entonnions le Chant des Marais ou Chant des Déportés. Ce chant a été écrit dans un camp de prisonniers,Börgermoor, en 1933. Nous alternions strophes en français et en allemand.